112 pages 15 x 23 20 euros |
William Carlos Williams (1883-1963) est devenu progressivement une des figures déterminantes de la littérature américaine. D’abord jeune homme profondément influencé par Keats, Ezra Pound le presse à entrer dans son siècle et il rejoint un temps les Imagists. Après cette rencontre capitale, Williams n’aura de cesse d’expérimenter dans l’art du vers et de la prose afin de doter la littérature américaine d’une identité bien distincte de l’identité européenne, tout en poursuivant son métier de médecin. Il aura, avec Ezra Pound, une influence déterminante sur les générations qui vont suivre, tant sur les poètes des années 30 (George Oppen, Louis Zukosky, Charles Reznikoff...) que sur ceux des années 50 (Allen Ginsberg, Robert Duncan, Charles Olson...)
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A redécouvrir aujourd’hui Al Que Quiere ! ce qui frappe rétrospectivement c’est la lucidité du seul Wallace Stevens qui a vu dans ce recueil, publié en 1917 alors que William Carlos Williams à 34 ans, une oeuvre déterminante pour l’avenir de la poésie américaine et les prémices de ce qui constituera toute l’oeuvre de Williams.
Les poèmes qui composent ce livre frappent par leur audace, la variété des thèmes abordés, leur variété métrique, des vers amples aux plus syncopés. Ce recueil nous ouvre les portes du laboratoire de ce médecin-poète qui bat la campagne jour et nuit pour soulager les plus démunis : lui qui est invité à entrer dans leur intimité, comme la nature alentour l’invite à une autre intimité auquel il répond à chaque moment de liberté avec la sensualité et la quête poétique la plus libre, dansante.
Williams a soldé l’héritage keatsien, et son aventure américaine peut commencer, et la figure tutélaire de Whitman s’efface aussi par l’invention de sa propre poétique et ses découvertes prosodiques. Après des poèmes serrant au plus près cette Amérique rurale pour laquelle il trouve à sa nouveauté dans le champ poétique des équivalences formelles – comme il le fera pour ses visions urbaines, intégrant le cubisme avant ses confrères, se dégageant ainsi de l’Imagisme de Pound – il introduit le verbe de chacun dans le poème. Un verbe américain.
"Matinée de janvier" sera un poème déterminant pour les poètes à venir, que ce soient Zukofsky, Oppen ou Reznikoff. Williams fait déjà entrer dans le poème son quotidien, sa biographie, Flossie, sa femme, son fils, sa grand-mère… et le choix de ce titre espagnol ("A qui en veut", rêve démocrate…) est référent à ces racines maternelles et à son amour de la poésie espagnole (Romancero, Lorca, Quevedo, qu’il traduira avec sa mère).
"L’Errant", poème écrit avant les autres mais placé là, en fin – comme profession de foi et adieu lyrique vers d’autres formes – par souci de ne céder à aucun didactisme, délicatesse suprême de ne pas présenter les choses de façon programatique mais dans le seul souci d’un équilibre poétique sans cesse réinventé.
Les poèmes qui composent ce livre frappent par leur audace, la variété des thèmes abordés, leur variété métrique, des vers amples aux plus syncopés. Ce recueil nous ouvre les portes du laboratoire de ce médecin-poète qui bat la campagne jour et nuit pour soulager les plus démunis : lui qui est invité à entrer dans leur intimité, comme la nature alentour l’invite à une autre intimité auquel il répond à chaque moment de liberté avec la sensualité et la quête poétique la plus libre, dansante.
Williams a soldé l’héritage keatsien, et son aventure américaine peut commencer, et la figure tutélaire de Whitman s’efface aussi par l’invention de sa propre poétique et ses découvertes prosodiques. Après des poèmes serrant au plus près cette Amérique rurale pour laquelle il trouve à sa nouveauté dans le champ poétique des équivalences formelles – comme il le fera pour ses visions urbaines, intégrant le cubisme avant ses confrères, se dégageant ainsi de l’Imagisme de Pound – il introduit le verbe de chacun dans le poème. Un verbe américain.
"Matinée de janvier" sera un poème déterminant pour les poètes à venir, que ce soient Zukofsky, Oppen ou Reznikoff. Williams fait déjà entrer dans le poème son quotidien, sa biographie, Flossie, sa femme, son fils, sa grand-mère… et le choix de ce titre espagnol ("A qui en veut", rêve démocrate…) est référent à ces racines maternelles et à son amour de la poésie espagnole (Romancero, Lorca, Quevedo, qu’il traduira avec sa mère).
"L’Errant", poème écrit avant les autres mais placé là, en fin – comme profession de foi et adieu lyrique vers d’autres formes – par souci de ne céder à aucun didactisme, délicatesse suprême de ne pas présenter les choses de façon programatique mais dans le seul souci d’un équilibre poétique sans cesse réinventé.
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